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Un Niveau Plus élevé d'engagement Conscient

Peinture de Rupali Bhuv a

Nous vivons à une époque de surabondance spirituelle : les gens mélangent concepts, aphorismes et idées issus d’une grande variété de traditions mystiques et religieuses. Un mélange de notions issues de nombreuses voies spirituelles fait désormais surface et devient une prescription populaire pour tous les chercheurs : « Croire que tout ira parfaitement » ; « renier le pouvoir du négatif en privilégiant le positif » ; « toujours faire confiance à son intuition » ; « se concentrer sur l’être et le devenir plutôt que sur l’action ou l’activisme » ; « ne pas se laisser piéger par le monde des formes et de l’illusion » ; « vivre dans l’essence ». Une telle liste est clairement une réduction simpliste des exigences des pratiques spirituelles visant à transcender les limites de l’ego.

Un mysticisme superficiel est désormais appliqué à un commentaire social plus large. Rumi est sur toutes les lèvres : « Au-delà des idées de bien et de mal, il existe un champ. Je vous y retrouverai. »

Une telle déclaration soulève les moralistes pour nous faire prendre conscience que les paroles de Rumi peuvent contenir une sorte de vérité psychospirituelle, mais ne constituent pas un fondement pour créer une société moralement éclairée. Le moraliste est prompt à cerner les conséquences de nos choix. Il nous exhorte à nous rappeler que nos choix peuvent être très créatifs ou profondément préjudiciables à l'ordre social et à la vie en communauté. Nos choix peuvent être une malédiction ou une bénédiction pour la vie d'autrui et pour la planète. Les militants moraux nous exhortent à développer la volonté d'établir consciemment des valeurs, des codes et des lois, et de les respecter.

Les militants sociaux, quant à eux, nous rappellent souvent que le progrès n'est pas garanti et qu'il est incomplet dans de nombreux domaines. Ils nous rappellent également qu'il est constamment nécessaire de lutter contre les intérêts personnels étroits, voire les forces régressives, qui cherchent à réduire à néant les acquis des générations précédentes. Ils nous incitent à rester vigilants et nous exhortent à prêter attention à tous les problèmes, de la pauvreté à la pollution. Les militants sont parfois sévèrement jugés pour leur trop grande préoccupation face aux déficiences et aux insuffisances des systèmes sociaux et politiques, et sont perçus comme trop négatifs ou nés d'une conscience de « pénurie ». Mais en réalité, ils tentent d'attirer notre attention et de nous concentrer sur des préoccupations qui ont échappé à notre conscience.

Le défi, tant pour les militants moraux que pour les militants sociaux, est d'éviter de se laisser submerger par la nécessité de changer les comportements humains dysfonctionnels et les systèmes injustes. Ils doivent s'efforcer d'éviter un jugement de valeur corrosif : lorsque l'exubérance pour la justice conduit à la diabolisation d'autrui, l'injustice se perpétue. L'anxiété, la frustration, la colère, voire l'indignation, constamment non résolues, peuvent conduire non seulement à l'épuisement professionnel, mais aussi à une fixation sur les aspects externes du problème. L'attention du militant peut se retrouver prisonnière de son champ d'action et se déconnecter de la richesse de l'être lui-même.

De même, le défi pour le chercheur spirituel est d'éviter de se replier sur lui-même. Comme l'a souligné le Dalaï-Lama, il ne suffit pas de méditer et de développer de la compassion pour autrui, il faut agir.

Une action vigoureuse peut s'appuyer sur les principes les plus élevés d'amour, de pardon et de réconciliation, comme l'ont démontré Gandhi et d'autres. Ces exemples de conscience supérieure ont ouvert la voie à un changement plus universel de la conscience humaine. Affronter les feux de l'hostilité, de l'exploitation et de la haine avec une attitude à la fois profondément compatissante et spirituellement détachée, tout en étant génératrice d'une action créative et éclairée, est désormais la tâche du citoyen conscient du monde.

Nous pouvons renforcer notre force intérieure pour faire des choix cruciaux pour nous-mêmes et pour la planète en évitant d'encombrer notre vie de choix superficiels. Choisir de s'abandonner à une guidance supérieure, d'écouter profondément sa voix intérieure et l'appel de son âme, n'est pas de la passivité, mais un niveau supérieur d'engagement conscient.

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COMMUNITY REFLECTIONS

2 PAST RESPONSES

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Doris Fraser Mar 3, 2023
What we focus on grows!
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Margaret Mar 3, 2023
There are many 'incentives' to surrender. Are they all the same? Does succumb equal surrender? Force, fear, coercion, bullying, overpowering and losing vs a willingness to relinquish and give up the fight before the war even begins. Then the true challenge begins if we are to love and forgive the transgressors.
Reply 2 replies: Margaret, Pat